La perte d’un enfant, bouleverse profondément le système familial. Au-delà de ce qu’il était, il représentait des rêves, des projections, des espoirs.
La mort éveille le sentiment de culpabilité,
surtout quand la rivalité et la jalousie ont été très fortes.
L’endeuillé fait du défunt un modèle inaccessible ; certains estiment qu’ils auraient dû mourir à sa place, se dévalorisant par rapport à lui.
Le parent a un vécu, une relation et un amour différents avec chacun des enfants. Pendant l’enfance, frères et sœurs rivalisent beaucoup avec une jalousie normale pour obtenir leur
amour. Dans la difficulté, la fratrie se montre soudée. Le LIEN entre eux est UNIQUE et FORT.
Cet attachement dépasse le seul lien de sang ou celui d'une vie commune. On partage non seulement un héritage biologique mais aussi une mémoire, celle des générations familiales qui nous ont
précédés et ce quel que soit le temps passé ensemble.
L'éloignement à l’âge adulte n'y change rien.
La fraternité portée par l'amour ne se défait pas malgré les différences de personnalité et de valeurs de chacun, AU-DELA de la mort.
A l’école comme à la maison avec des parents accablés de chagrin, la plupart des enfants ou adolescents se sentent particulièrement seuls. Ils ont à la fois besoin de temps de solitude pour
se ressourcer et subissent un certain isolement, le sentiment que les autres les mettent à distance, les évitent.
Sortir de l'enfermement de la douleur ou la révolte, rechercher la compréhension, confronter son vécu à celui des autres, sont autant de manières de s’ouvrir à nouveau, de
revenir à soi et d'" apprivoiser l'absence " parcourir ce long chemin du travail de deuil.
Après la perte d’un enfant, donner à nouveau la vie est un projet d’avenir pour les parents qui ne doit et ne saurait être en aucun cas un enfant de remplacement.
La mère porte à la fois le deuil d'un enfant et
la joie de cette nouvelle vie qui grandit. et qui devra « dé-mêler » ce qui lui appartient et ce qui est à cet autre, invisible et si présent.
Les frères et sœurs endeuillés sont les grands oubliés de notre société fixée sur le chagrin des parents.
Les enfants survivants vont se sacrifier pour protéger leurs parents et souffrent solitaires et silencieux. Si les parents s'enferment trop longtemps dans le chagrin, les enfants risquent de vivre cela comme un abandon.
Les enfants se sentiront aussi
autorisés à vivre leur peine si l'adulte le leur permet en vivant lui-même son évolution dans le processus de deuil. Ils apprennent que la perte fait partie de la vie et que le chagrin est
un sentiment normal.
Ce deuil affecte profondément ceux qui restent au point d'en orienter souvent leur choix de vie aussi bien professionnels que privés. Certains se sentent investis d’un devoir continuer de faire vivre le mort, vivant sa vie par leurs choix plutôt que la leur. Comment trouver l'équilibre entre avancer et honorer sa mémoire ?
Sentir une « autre » présence, invisible,
légère comme un souffle d’air. qui murmure :
« il n’y a pas de séparation »...
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"Témoigner et comprendre
Que l'on n'est pas seul...
Avancer tous ensemble
Au travers de nos histoires...
Espérer en des jours meilleurs,
Où la douleur fera place à l'apaisement,
Tout en gardant au fond de son coeur,
Pour celui qui est parti,
Notre amour, éternellement. "
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JPV national - Rubrique Frères et soeurs
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